Il errait depuis quelques jours sans plus trouver de quoi se nourrir. Il était faible, grêle et dérangé. Ses pensées se succédaient, dépourvues de tout sens. Il ne se souvenait plus pourquoi il marchait, pourquoi il était ici... En vérité, il ne savait même pas où il se trouvait. Seuls les vieux remparts du monastère formant une ombre difforme dans la neige fraichement tombée auraient du lui rappeler certains événements. C’était il y a longtemps... Peut-être un mois, deux, six, un an... Il n’en savait rien.
Une légère fumée s’échappait de l’une des cheminées du bâtiment et l’homme se dit qu’il y trouverai refuge. A petits pas, il traversa la grande porte. Celle-ci lui rappelait quelque chose. Mais quoi déjà ?
Il avançait lentement avec l’impression d’être observé. Impression qui se révélera vraie lorsqu’il entendit...
- Halte ! Ce n’est pas un endroit pour les visiteurs, éloignez-vous !
Sans répondre, il recula et s’éloigna. Il trouverai peut-être refuge dans les écuries, où un peu plus loin. Il n’avait ni la force de se battre, ni celle de parler.
[Jour Suivant]
Les premiers rayons du soleil vinrent déranger son sommeil. La nuit avait été froide et sa respiration devenait difficile. Il se releva du mieux qu’il pu et jeta un œil en dehors de l’écurie : la neige fondait, le printemps allait arriver. Mais il fallait qu’il tienne encore un mois. Presque impensable.
Le matin le rend plus lucide que le reste de la journée. Ainsi il comprit vite : il était enfin arrivé. Il voulait rentrer au monastère, retrouver sa maison. C’était le but de son voyage et il était enfin terminé.
Il aurait voulu apercevoir un Marchombre, là, maintenant. Mais rien... Juste le froid et le vent.
Il ne perdrait pas espoir, c’est lui qui avait conçu les plans du monastère. Il le connaissait mieux que quiconque. Il avait analysé chaque recoin et il savait comment entrer-sortir sans se faire voir. Bref, il connaissait les faiblesses du bâtiment. Dans quelques jours peut-être, il allait pouvoir rentrer. Il lui fallait plus de force. Mais le temps pressait.